Sunday, February 6, 2011

"RIEN NE SE CREE SANS PASSION."

"RIEN NE SE CREE SANS PASSION." Le president Leopold Sedar Senghor avait presente au president Lindon B. Johnson et a la premiere dame Americaine une piece d'art antique, en guise de remerciement pour le role que celle-ci avait jouee en tant que presidente d'honneur du comite americain pour la preparation du festival Mondial des Arts Negres . La ceremonie avait eue lieu le 28 Septembre 1966, lors d'une visite officielle du president Senghor a la Maison Blanche. Le cadeau etait une sculpture en bois, celebrant la femme dans la societe Yoruba et etait realisee par le maitre sculpteur Etuobe de Ketu, en Republique du Benin. Cette Oeuvre d'art etait tant appreciee pour sa haute valeur culturelle et poetique qu'elle se trouve exposee dans le musee-bibliotheque presidentiel, que visitent des centaines de milliers de personnes, venues de tous les continents , au mileu d'un tresor d'arts et litterature, representants les diverses cultures du monde. Ce fait singulier temoigne de l'importance que la culture etait dans la strategie de renaissance du continent pour les intiateurs de ce qui fut le mythique premier festival mondial des arts negres. Le festival a vu une forte participation des milieux intellectuels du monde, en particulier americains, avec des personalites litteraires et artistisques tels que Langston Hughes, Duke Ellington, et Josephine Baker, parmi d'autres. J'ai visite le musee presidentiel durant mon recent sejour au Texas, lorsque l'organisation African Heritage Celebration etait invitee par l'institut Quest de l'universite du Texas, a Austin, a faire une presentation sur son travail humanitaire au Senegal. En Septembre 1956, Alioune Diop, fondateur de la revue Presence Africaine, rassemblait des intellectuels d'Afrique, d'Amerique et des Caraibes autour d'un projet monumental de l'impulsion d'un mouvement qui avait pour objet, entre autres, de faire contribuer l'art et la culture a la liberation des peuples noirs. La premiere conference des ecrivains et artistes noirs se reunit pendant trois jours, a Paris. Selon Paulin Joachim, poete Beninois et participant au congres, l'idee de l'organisation du festival mondial des arts negres avait germee dans la tete d' Alioune Diop. Il en avait parle a Senghor qui l'adoptait. La passion intellectuelle de Diop et Senghor avait jouee un role capital dans le choix du site de la rencontre mythique. Sa place dans l'histoire du commerce d'esclaves a fait du Senegal un espace privilegie pour le dialogue des civilisations. Le defi d'organiser un evenement mondial, celebrant les cultures des peuples noirs colonises fut une fascination pour Alioune Diop, autour de qui naissait une Afrique nouvelle, d'apres Paulin Joachim. Il fut le fondateur de la Societe Africaine de Culture ainsi que les editions presence africaine, en 1949. Cette maison d'editions publia les oeuvres d'ecrivains parmi les plus celebres de la litterature africaine. La serieuse reputation d'hommes de Culture dont Diop, Senghor et autres initiateurs du mouvement de la renaissance africaine jouissaient dans le monde, ainsi que leur competences et passions intellectuelles leurs avaient values le respect et soutien d'hommes comme W.E. Dubois, Andre Malraux et Jean Paul Sartre. C'est compte tenu de cette histoire prestigieuse, que les milieux artistes et intellectuels ont accueillis avec enthousiasme l a nouvelle de la troisieme edition du festival, en 2004, lorsque le president Abdoulaye Wade l'a annoncee. En revenant au Senegal, pays de l'hospitalite, aux moeurs politiques et sociales apaises, apres quatres decennies, le festival mondial des arts negres promettait au moins de "recreer" le mythe de 1966. En Septembre 2006, le colloque international commemorant le cinquennaire du congres des ecrivains et artistes de 1956 etait organise conjointement par la Communaute Africaine de Culture, heritiere de la Societe Africaine de Culture, et I'Institut de Recherche Africaine et Africaine Americaine W.E. Dubois de l'Universite Harvard aux Etats Unis, en collaboration avec l'Unesco. Les organisations dirigees par Wole Soyinka, Prix Nobel de Litterature et l'historien Henry Louis Gates, Jr., avait exprimees soutien pour le Fesman. L'idee etait que l'organisation du rendez-vous historique, beneficiant d'un environement rendu favorable par le developpement des technologies del' information et de la communication, realiserait un plus grand accomplissement dans sens du projet de dialogues des cultures. La culture reste la force de liberation et de solidarite qu' Alioune Diop avait vue. Dans cette civilization globale, elle a le potentiel de rapprochement, de partage et d'echanges entre les peuples. Les inevitables intereactions des communautes du monde, devenues plus facile a cause des innovations et de l'accessibilite des reseaux de communications et d'informations, sont porteuses de developpement. Les differences culturelles incitent tant maintenant a l'exploration et la decouverte de similarites sur lesquelles peuvent etre forgees des relations de solidarite, pouvant impulser le developpement de perspectives sociales, economiques et politiques. La culture catalyse les energies solidaires. L'engouement de participer au festival etait manifeste dans les milieux culturelles internationaux au moment ou des personalites tels que Gilberto Gil, Danny Glover, Stevie Wonder exprimaient leur volonte de s' y impliquer. Les reports successifs de la date du festival, l'instabilte du departement de la culture, combines avec des faits de gestions scandaleuses, ont finis par jeter le doute sur la capacite du president Wade d'organiser le festival. _Le village festivalier construit, par l'etat, sur son terrain personnel. _ Sa pretention sur partie des revenus monetaires generes par une statue, erigee sur le territoire national, avec l'argent des contribuables. _L'accusation qui lui est portee d'avoir plagie l'idee de" l'homme libre" d'Ousmane Sow, pour faire son monument de la renaissance. Tous ces actes ont contribues au desengagement de la communaute intellectuelle et artistique internationale d'un projet de valeur culturelle douteuse. Ces faits montrent aussi que le president Wade est plus passionne par la recherche d'opportunites pour s'enrichir que par quelque projet de culture. Le contraste entre le cadeau que le president Senghor avait offert a la premiere dame des Etats Unis d'Amerique, en 1966 et le butin que le President Wade a donne a Alex Segura renseigne sur la difference dans la conception des relations humaines, qu'il ya entre le chef de l'etat et les initiateurs du mouvement de la renaissance africaine. Il es t dificile d'arguer contre la declaration d' Ousmane Sow, sculpteur de grande renommee et participant au festival de 1966, que le troisieme festival mondial des arts negres n'a etait qu'un pretexte pour depenser de l'argent.